Le Compendium
      Albert Balasse

 

Appareil d'induction à chariot
type Du Bois-Reymond

Appareil d'induction à chariot de Du Bois-Reymond. Longueur de l'appareil replié : 35 cm  - Vers 1900

 

UNIV: EDIN: (pour University of Edinburgh)

L'annuaire "Post Office Edinburgh and Leith directory" de 1909-1910 indique que John Ednie est établi à Edinburgh, au 22 Strathearn road, en tant que fabricant d'instruments électriques (Ednie, John, electrical instrument maker).

Ce modèle est particulièrement adapté aux travaux expérimentaux et aux démonstrations de cours. Il se compose de deux bobines dont l'une fixe, comporte le fil inducteur gros et enroulé sous 2 ou 3 centaines de tours et l'autre, mobile suivant un axe commun, comporte un fil fin sous plusieurs milliers de tours dans lequel se forme le courant induit.

Cette deuxième bobine est portée par un chariot qui peut glisser dans une coulisse ménagée sur un support de telle sorte qu'on peut la rapprocher ou l'éloigner de la bobine inductrice et, ce faisant, obtenir des variations du courant induit repérables par la position du chariot le long d'une règle graduée. Il suffit de déployer le socle pour amener la longueur de la coulisse à 50 centimètres.

La particularité du modèle présenté est son dispositif d'alimentation du circuit inducteur par un trembleur de Neef modifié par Helmoltz. Le fonctionnement du trembleur de Neef dont le rôle est de produire automatiquement les intermittences du courant inducteur est relativement aisé à comprendre en observant le dessin qui suit et que l'on rencontre dans plusieurs ouvrages du XIXe siècle traitant de l'électricité médicale et attribuant l'appareil, soit à Du Bois-Reymond, soit à Siemens et Halske.

D est un électroaimant vertical, E le marteau en fer doux dont le manche formé par une lame ressort en argentan est fixé sur la colonne métallique a reliée à la borne A. En l'absence de courant, le milieu de la lame ressort est en contact avec la pointe de la vis v reliée à une extrémité du fil inducteur. Ce fil, après s'être enroulé successivement sur la bobine B puis sur les branches du petit électroaimant D, aboutit par son autre extrémité à la borne A'. Par suite, lors de l'application du courant entre A et A', la plaquette en  fer doux est attirée par l'électroaimant. Dans son mouvement, elle entraîne la lame ressort qui se détache de la pointe de la vis v, ce qui a pour effet immédiat de rompre la continuité donc de couper le courant, de permettre à la lame ressort de reprendre sa position initiale, de revenir en contact avec la pointe de la vis v puis de repartir pour un cycle identique...

Chaque mouvement de va-et-vient détermine alternativement la rupture et la fermeture du courant inducteur ; la rupture de ce courant engendre dans la bobine induite un courant direct ; lorsque le courant se rétablit dans la bobine inductrice, un courant inverse prend naissance dans l'autre bobine. Le circuit dont fait partie le fil induit enroulé sur B' se trouve ainsi parcouru par une série de courants instantanés qui changent alternativement de sens...
..

Helmoltz a modifié le trembleur de Neef en remplaçant la borne A' par une colonne terminée par une pointe dont on peut régler la position afin qu'elle puisse, ou non, entrer en contact avec la lame ressort. Le dispositif permet de mettre la pile en court-circuit, de provoquer une démagnétisation rapide et, avec plusieurs bornes placées sur le trajet du circuit inducteur, il devient possible de réaliser un nombre important d'expériences et en particulier de mettre en œuvre l'extra-courant.

Les deux bornes, actuellement libres, de la bobine induite peuvent être reliées à un galvanomètre dans le but d'étudier les variations du courant induit avec la distance séparant les deux bobines, ou alimenter un dispositif expérimental mettant en évidence les stimulations d'un nerf sous l'effet de l'électricité, ou plus simplement, être utilisées pour alimenter les excitateurs accompagnant tout appareil d'électrothérapie...

Le tableau d'André BROUILLET "UNE LEÇON CLINIQUE À LA SALPÊTRIÈRE" (1887) représente le neurologue Jean-Martin CHARCOT, entouré de ses collaborateurs et élèves, examinant une patiente hystérique. Au centre de l'œuvre, on remarque une bobine d'induction type Du Bois-Reymond accompagnée de ses excitateurs et alimentée par une pile Grenet. Ci-dessus, nous avons reconstitué le montage expérimental présenté sur le tableau.

UNE LEÇON CLINIQUE À LA SALPÊTRIÈRE - André BROUILLET - 1887
(Document WIKIMEDIA COMMONS)

Vers un article du  Journal of the History of the Neurosciences (Francesco Brigo - juin 2020) :
Jean-Martin Charcot's medical instruments :  Electrotherapeutic devices in "La Leçon Clinique à la Salpêtrière
"

En cliquant sur la vignette à droite, on peut voir, dans le Compendium, un autre appareil d'induction à chariot de Du Bois-Reymond :

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324 / 13 juillet  2018